Le réfractomètre

Objectif.

L’objectif est triple :

Cet appareil de mesure permet de mettre au placard les densimètres ou les pèses sirop qui étaient certes aussi précis, mais plus fragiles. Ils nécessitaient plus de produit, une homogénéisation parfaite des miels et un savoir-faire pour garantir une mesure fiable.


Les réfractomètres ne peuvent pas donner de mesures fiables, si le miel fige sur le prisme (phènomène de réflexion).

Ils ne conviennent donc pas pour des mesures sur du miel cristallisé.

Comment ça marche ?

Le principe est d’utiliser le déplacement de la lumière dans un volume donné d’une solution, par rapport au parcours que fait cette même lumière, dans de l’eau pure. On défini alors un indice de réfraction comme étant le rapport entre ces deux mesures.

Plus la concentration d’une substance en solution est élevée, plus la réfraction de la lumière est importante.

Autrement dit : on mesure la déviation de la lumière qui traverse le miel, substance que l'on veut mesurer et un prisme qui constitue la partie principale de notre réfractomètre et dont on connait l'indice de réfraction. Plus la lumière est déviée, plus le miel est concentré en sucre.

Le matériel.

Il existe plusieurs modèles de réfractomètres destinés aux professionnels et aux amateurs. Nous ne nous intéresserons qu’aux réfractomètres dits portables. Certains sont électroniques et entièrement automatiques mais onéreux. Leur tarif va considérablement baisser dans les prochaines années, ils ne nécessitent aucune connaissance particulière.

Quelque soit les modèles, les bonnes pratiques de mesure restent identiques. Les modèles à visée optique nécessitent une lecture par l’apiculteur, ils demandent donc plus d'attention, les modèles numériques affichent sur un petit écran la valeur chiffrée, ils sont donc moins sujets aux erreurs de lecture.

 

Les réfractomètres : de laboratoire, numériques, ultraportables et

les optiques, les plus courant en apiculture et les plus avantageux en terme de coût.

 

Les réfractomètres portables, selon leur échelle de travail, peuvent être utilisés pour la cuisine, le vin et pour juger de la qualité du miel.


Attention à bien choisir votre modèle en fonction de ses spécifications techniques indiquées dans son mode d’emploi. On y trouve toujours leurs plages de fonctionnement, mais pas forcément leur domaine d’utilisation.

- Modèle 0/55 brix : pour la cuisine (sauces), les viticulteurs (vin) et ceux qui font du cidre.
- Modèle 55/90° brix : pour la cuisine et notamment les confitures, les miels.
- Modèle 0/90° brix : universel, ce modèle peut paraître une bonne affaire mais "universel", il pêche par son manque de précision.

Un réfractomètre utilisé par un vigneron ne convient pas à un apiculteur.

Ne mélangeons pas le miel, un produit complètement naturel, puisqu’il existe dans la nature et le vin, une pure invention de chimistes bien humains qui ont tendances à oublier que ce produit n’existe pas dans la nature. Je fais ici le parallèle entre le pétrole (le raisin), un produit naturel et l’essence (le vin) un produit issu d’une transformation chimique voulue par l’homme ! En tant que scientifique, le miel est un produit biologique naturel, le vin est un produit chimique issu d'une transformation chimique du raisin !

Il y a réfractomètre et réfractomètre

Certains modèles ne donnent que la teneur en eau, ce qui est bien suffisant, d’autres indiquent en sus la teneur en sucre et la densité. Nous allons apprendre l’utilité de ces mesures.

Enfin, la mesure étant proportionnelle à la température, certains modèles proposent une correction automatique en fonction de la température d'utilisation (la plage d’utilisation étant généralement située entre 10 et 30°C, je pense que personne ne va mesurer la qualité de son miel dans une chambre froide ou en plein soleil à 40°C !). Pour d’autres, il conviendra d’utiliser des tables de correction fournies avec l’appareil.

Précautions d’usage.

Ces appareils sont des appareils de mesure dit de précision, il convient de les conserver dans leurs étuis d’origine, les utiliser dans un local propre et sec.

Vous aller vous tranformer en technicien de laboratoire durant quelques instants.

Imaginez un instant que vous amener un échantillon sanguin à un technicien de laboratoire que vous trouvez en botte, revêtu d'une combinaison de garagiste, avec des doigts souillés de cambouis, dans un local au sol recouvert de paille. Auriez vous confiance aux mesures qu'il va faire ?

Ce qu’il ne faut pas faire.


- lécher le réfractomètre pour le nettoyer
- prendre une éponge grattante pour nettoyer le prisme
- utiliser son doigt pour sécher le prisme
- oublier de sécher le prisme avant de mettre la goutte de miel
- tremper son doigt dans le miel pour déposer la goutte sur le prisme
- ranger l’appareil souillé de miel
- oublier d’étalonner l’appareil avant la mesure
- mettre une couche trop épaisse de miel
- nettoyer l’appareil à grande eau ou au lave vaisselle
- faire tomber l’appareil

 

Que se passe-t-il si on ne respecte pas ces consignes ?

- de l’eau peut entrer sous le prisme et l’endommager irréversiblement
- des rayures dues à un mauvais essuyage vont fausser les mesures
- le miel oublié sur le prisme va ronger celui-ci et endommager irréversiblement l’appareil
- trop de miel empêche la lumière de bien diffracter, phénomène de réflection, la mesure ne pourra donc se faire

Si les bonnes pratiques ne sont pas appliquées, les mesures seront erronées et ne serviront à rien.

Rapellez vous vos analyses sanguines : de mauvais résultats donnés à votre médecin entraîneront un mauvais diagnostique pour votre santée. Il en est de même pour la conservation de votre miel.

Passons à la pratique